C'est quoi, j'deviens... vieille?
Semaine chargée. Plusieurs projets à mettre à terme, beaucoup de matière à étudier pour des examens, de nombreuses sorties à Montréal dans le cadre de mes cours, couraillage qui ne finit plus, argent rapidement dépensé, manque de temps.
Ça va peut-être finir par ressembler à ce qu'était ma vie les années dernières en théâtre musical. Sait-on jamais? Peut-être que je recommencerai à avoir un rythme de vie aussi vite que l'éclair? En tout cas, mes allés-retours à Montréal m'épuiseront sans doute. Mercredi, jeudi, vendredi, samedi et sans doute lundi. Ouin ouin ouin, j'lâcherai pas la patate, ça ben d'l'air!
Et sinon, mes parents descendront sûrement en fin de semaine pour venir me rendre une petite visite. Je crois qu'ils s,ennuient de moi depuis déjà quelques semaines. Il faut dire que je ne suis pas allée à les voir depuis mon retour à l'école, il y a déjà cinq semaines. Et puis, je n'en parle pas beaucoup au téléphone alors ils doivent se dire que les liens se brisent peu à peu. La petite fille devient grande, la petite fille cherche déjà pour un appartement, sa future école, ses meubles, son quartier, ses buts de vie... Ouais, j'ai l'impression d'agir en adulte depuis les dernières semaines. J'ai tout le temps le cerveau en ébullition, prête à faire des recherches sur mille et unes choses importantes pour moi.
L'abeille butine de fleur en fleur, d'espace en espace. Et j'crois que par moments, ça me fait un peu peur. Me ranger, moi? En fait, j'me range pas dans un placard, non, j'veux juste vivre ma petite vie d'étudiante en plein coeur de Montréal. C'est normal, non? C'est la grande ville, le grand air, le centre d'attractions. Mais, ça m'fout la trouille en même temps. J'veux pas devenir une adulte plate et sérieuse. Dites docteur, ce n'est pas c'qui se produit présentement, hen? Dites, j'suis pas en train de devenir morne du jour au lendemain, n'est-ce pas?