Dimanche, ce sera ma fête et je vais le dire ouvertement: ça me fait peur. J'ai la chienne de vieillir, comme à l'habitude depuis deux ou trois ans. Mais cette fois-ci, c'est pire. There's no coming back. Dimanche, je vais «célébrer» mon vingtième anniveraire. Oui, 20 ans. C'est beaucoup, c'est gros, c'est vieux. En bon québécois, ça me fait freaker ben raide.
J'ai pas le goût de vieillir, je suis bien comme je suis à l'instant présent. J'aimerais pouvoir figer le temps. À tout jamais. À ce moment précis. Pouf! Juste parce que. Je n'ai pas besoin d'aucune raison en particulier pour vouloir conserver l'âge que j'ai là. Maintenant. Tout de suite. J'veux juste rester la gamine que je suis. Je sais bien qu'un nombre ne changera pas ma mentalité, mais ça a tout de même de l'impact à l'écrit.
Moi, Quidame, je vieillis. Je change de chiffre. Je me rappelle encore de mon party surprise à dix ans. Quand ma famille et mes ami(e)s s'étaient caché(e)s un peu partout dans la maison. Et ma tante qui m'a dit: «Profites-en parce que là, tu en as pour encore dix ans avant de changer de dizaine! Mais Dieu sait que ça viendra beaucoup trop vite.»
Elle avait raison. Elle avait raison sur toute la ligne. Encore trois jours et j'aurai 20 ans. Beurk, ça me révulse, ça me répulse... Et pour ajouter à mon profond dégoût, je vais jouer toute la journée à la Madame dimanche. Oui, mes futures colocataires et moi allons passer notre temps à visiter des appartements. Quelle joie. Arke. Non, je ne fêterai pas mon anniversaire, mais en plus de ça, je devrai fouiller des armoires pour voir si le tout est en bon état.
Et pour être totalement honnête avec vous, je vais vous parler d'une profonde déception enfantine qui m'habite. Ma semaine dernière, je l'ai passée chez moi avec mes parents, mon frère et mes ami(e)s. Neuf jours de bonheur. Mais je ne sais pas, la petite fille en moi aurait bien aimé avoir un petit souper avec gâteau pour ses 20 ans. Rien, nothing, nada, niete. Je sais pas, ça fait sûrement «bébé gâté», mais des fois, des petites attentions, c'est chouette, non? Quand ta famille ne pense même plus à ses détails... surtout quand l'enfant atteint 20 ans de vie... C'est pas rien, il me semble. Tsé, ça va sûrement me valoir une crise d'angoisse! Il faut bien s'y attarder un peu.
I know, j'me contredis. Une fête reste une fête, non? J'aurai droit à un appel de ma maman et c'est tout. Ça me rend triste, on dirait. Ouais, j'suis juste une petite fille déçue. J'veux pas de cadeaux ni de cartes, j'veux juste... un souper en famille rempli d'amour. Mais je ne l'aurai pas comme je ne l'ai pas eu la semaine dernière.