Too much emotions? I don't care.
Pleurer sous la pluie à la pâle lueur des lampadaires.
Parce que personne ne voit, parce que personne n'entend, parce que personne ne sait.
Taire le grondement sourd qui se manifeste au fond de mon estomac et écouter le silence m'envahir. Rêver de jours heureux, s'abreuver de souvenirs lointains et espérer. Espérer voir le temps s'envoler à toute vitesse, à tout jamais. Mais la vie n'est pas toujours ainsi faite.
Serrer les poings si fort que les doigts transpercent la chair et regarder les marques s'effacer peu à peu au fil des minutes. Rêver de fuir cette réalité, se nourrir de poésie déchue et espérer. Espérer être heureuse un jour, à tout jamais. Mais la vie n'est pas toujours ainsi faite.
Crier à s'en arracher les poumons parmi une foule éprise par la surdité et constater qu'il n'y a rien. Rêver de facilité, croire au bonheur qui se cache peut-être tout près et espérer. Espérer passer au travers de cette mauvaise passe, à tout jamais. Mais la vie n'est pas toujours ainsi faite.
Y'a plus cette petite étincelle, y'a plus cette flamme, y'a plus ce désir de m'amuser. Chaque jour, je reprends la routine de la veille et je me rends à mes cours. Je les subis, dans un état second. Y'a plus cette soif d'apprendre, y'a plus cette passion de grandir. J'me lève, j'mange, j'm'habille, j'vais à l'école et je reviens chez moi. Tous les jours, c'est la même histoire et ce même dégoût qui continue de s'ancrer dans mes pores. Y'a plus rien, je suis malheureuse.
Un deux, un deux, je marche. Un deux, un deux, je cours. Je perds le contrôle, j'cours à en perdre haleine, mais au fond du couloir, y'a rien. Y'a seulement le reflet d'une jeune femme épuisée et dégoûtée, mon reflet. Et mes gestes sont automatiques, raides, brusques, saccadés. Comme une automate. Et j'veux m'enfuir, m'évader. Pour retrouver cette passion, pour me retrouver, moi. J'ai peur.
Je pleure sous la pluie à la pâle lueur des lampadaires.
Parce que personne ne me voit, parce que personne ne m'entend, parce que personne ne sait.